3 milliards d'euros de recettes fiscales en plus dans les caisses de l'État




Le 28 Juin 2024, par Aurélien Delacroix

Bruno Le Maire a annoncé que l'État dispose de « 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires » par rapport aux prévisions de mai 2024. Cette déclaration vise à apaiser les inquiétudes concernant le déficit budgétaire de la France.


Les raisons d'un déficit alarmant

En 2023, le déficit public de la France s'est établi à 5,5 % du PIB, dépassant les prévisions gouvernementales. Cette situation a été attribuée à des recettes fiscales de 21 milliards d'euros inférieures aux attentes, en grande partie à cause de l'impact économique du Covid-19 et de l'inflation. Bruno Le Maire a reconnu cet écart lors d'une intervention sur BFMTV, affirmant : « On a eu un accident. Je le reconnais bien volontiers. En 2023, tout le monde nous est tombé dessus. Il y a eu un accident de recettes, on est à 5,5 (% du PIB) au lieu d'être en dessous de 5 ».

Pour justifier ce dérapage, le ministre a rappelé que des dépenses importantes ont été engagées pour protéger l'économie face à la pandémie et à l'inflation. Lors d'une précédente déclaration sur LCI, il avait affirmé : « On a dépensé pour protéger face au Covid et à l'inflation, maintenant (...) c'est un moment où il faut rétablir les finances publiques. J'ai commencé à le faire et je compte bien poursuivre dans cette direction ».

Face aux critiques et sous la pression de ses opposants politiques, Bruno Le Maire a réitéré sa détermination à réduire le déficit budgétaire. Il a détaillé les objectifs de l'exécutif pour les années à venir, avec un déficit prévu à 5,1 % du PIB en 2024, 4,1 % en 2025, et 3 % en 2027, conforme aux limites fixées par la Commission européenne.

La France sous le regard de l'UE

Pour atteindre ces objectifs, un plan d'économies budgétaires de 20 milliards d'euros a été annoncé pour 2024, suivi d'un effort similaire en 2025, sans augmenter les impôts. « Nous avons pris les décisions nécessaires pour être à 5,1 (% du PIB). En 2025, nous devrions être à 4,1% (...) en 2027, nous serons à 3 », a-t-il précisé.

La bonne nouvelle, c'est que l'État a enregistré un surplus de recettes fiscales. « Je peux déjà vous annoncer que nos recettes fiscales aujourd'hui sont bonnes. Au moment où je vous parle, nous avons 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires par rapport à ce qui a été prévu en mai 2024 », affirme-t-il.

Ces annonces interviennent alors que la Commission européenne envisage de lancer des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l'UE, dont la France. Ces pays, parmi lesquels figurent également l'Italie et la Belgique, ont dépassé la limite de 3 % du PIB imposée par le Pacte de stabilité.

La France a souvent été sous surveillance pour son déficit excessif depuis la création de l'euro, bien qu'elle en soit sortie en 2017 après avoir réduit son déficit. Les règles budgétaires de l'UE, mises en veille pendant la crise du Covid et la guerre en Ukraine, ont été réactivées cette année, exigeant des mesures correctives sous peine de sanctions financières.