Après le rebond olympique, le secteur privé à la peine




Le 24 Septembre 2024, par François Lapierre

L'économie française affiche une baisse de régime en septembre après une brève embellie liée aux Jeux olympiques. L'indice PMI Flash met en lumière un recul marqué du secteur privé, aussi bien dans les services que dans l'industrie. Malgré quelques signaux positifs, la tendance générale reste préoccupante.


Rebond éphémère du secteur privé

Le secteur privé en France a subi une contraction en septembre, mettant fin à la reprise observée durant le mois d’août, alimentée par l'effervescence des Jeux olympiques. Selon l’indice PMI Flash publié par l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), l’indice d’activité est tombé à 47,4 en septembre contre 53,1 en août. Ce chiffre est le plus bas depuis janvier et signale une nette contraction de l'activité, un indice en dessous de 50 traduisant une baisse de régime dans l'économie.

Le sursaut enregistré en août n'était manifestement qu'un phénomène éphémère lié aux Jeux olympiques et a déjà pris fin, selon les analystes. Cette chute laisse l'économie française en situation de quasi-stagnation pour le troisième trimestre 2024. Ainsi, la France rejoint un groupe de pays de la zone euro confrontés à de sérieux problèmes de croissance.

Dans le secteur des services, qui avait particulièrement bénéficié des Jeux olympiques en août, l'indice est passé de 55 à 48,3 en septembre, illustrant un repli marqué. Ce recul est principalement attribué à la baisse des nouvelles affaires et à la réduction des affaires en cours, indiquent S&P Global et la HCOB. « La fin des évènements sportifs s’est accompagnée d’une baisse de la fréquentation », précisent-ils, ajoutant que certains acteurs économiques évoquent également une diminution générale de la consommation.

Incertitudes économiques et politiques

Du côté de la production manufacturière, la situation est encore plus préoccupante. L'indice, déjà en baisse en août à 43,8, est tombé à 42,8 en septembre. Ce secteur est principalement touché par une contraction des nouvelles commandes, les entreprises pointant du doigt une demande en berne venant d’Amérique du Nord et d’Allemagne. Cette chute dans les carnets de commandes contribue à l'inquiétude des fabricants, qui se disent pessimistes quant à l'évolution de leur activité au cours des prochains mois.

Cependant, quelques signaux positifs émergent de cette situation morose. Les prestataires de services, malgré la conjoncture difficile, affichent un certain optimisme pour l’avenir. Ils se montrent « très optimistes » quant à l'évolution de leur activité dans les douze mois à venir. De plus, l'emploi, notamment dans les services, s'est maintenu en septembre, avec une légère augmentation des effectifs.

Un autre élément encourageant concerne les pressions inflationnistes, qui semblent s'être atténuées en septembre. La hausse des coûts a ralenti dans les services et dans l’industrie, offrant un peu de répit aux entreprises. Pour la première fois depuis février 2021, les entreprises ont même réduit leurs prix dans les services, une mesure qui pourrait soulager quelque peu les consommateurs.

Au-delà des chiffres, des interrogations persistent quant à la capacité de l'économie française à surmonter ces difficultés. La stagnation menace le pays. Sur le plan politique, la situation reste incertaine, un gouvernement sans majorité parlementaire ne permettant pas de mener les réformes économiques jugées nécessaires pour relancer l’industrie.