Baisse du bonus écologique et alourdissement du malus CO2 en 2025




Le 7 Octobre 2024, par François Lapierre

À partir de janvier prochain, le bonus écologique pour l'achat de voitures électriques neuves baissera à 3.000 euros, contre 4.000 euros actuellement. Dans le même temps, les malus sur les émissions de CO2 et le poids des véhicules neufs seront renforcés.


Un bonus écologique revu à la baisse

Le bonus écologique, cette aide de l'État accordée pour l'achat de véhicules électriques, sera à nouveau réduit au 1er janvier 2025. Selon une circulaire reçue par les constructeurs automobiles et relayée par L'Argus, ce bonus passera de 4.000 à 3.000 euros pour l'achat d'une voiture électrique neuve. Ce recul s'inscrit dans une tendance amorcée depuis plusieurs années. En 2023, le bonus était encore de 5.000 euros avant de passer à 4.000 euros en 2024.

Pour l'instant, les conditions d'éligibilité à cette aide pour 2025 n'ont pas encore été précisées. Toutefois, il est possible que seuls les ménages modestes continuent à bénéficier du bonus, à l'image des critères déjà en place pour le leasing social ou la prime à la conversion. Le projet de loi de finances pour 2025, élaboré sous l'ancien gouvernement de Gabriel Attal avant la nomination de Michel Barnier à Matignon, inclut cette baisse comme une mesure de réduction des dépenses publiques.

Le bonus écologique, rappelons-le, s'applique aux véhicules dont le poids est inférieur à 2,4 tonnes et dont le prix de vente ne dépasse pas 47.000 euros. Il doit également respecter un score environnemental déterminé par l'Ademe, qui prend en compte les matériaux utilisés dans la fabrication, les émissions de CO2 lors de l'assemblage et le transport du véhicule.

En parallèle de la baisse du bonus, les malus sur les émissions de CO2 et le poids des véhicules vont s'alourdir, conformément aux orientations du nouveau gouvernement. Depuis 2008, une taxe à l'achat est appliquée en fonction des émissions de CO2 des véhicules neufs, et ce seuil est régulièrement abaissé. À partir du 1er janvier 2025, la barre des émissions de CO2 passera à 113 g/km, contre 118 g/km actuellement. Cette évolution impactera de nombreux modèles, y compris des citadines à essence et des hybrides non rechargeables, qui étaient jusqu'ici relativement épargnées.

Des malus écologiques alourdis chaque année

Le gouvernement envisage aussi de baisser ce seuil encore plus drastiquement dans les années à venir, pour atteindre 106 g/km en 2026, puis 99 g/km en 2027. Cette mesure devrait élargir le champ des véhicules touchés par cette taxe, notamment les modèles hybrides non rechargeables.

Le malus lié au poids des véhicules sera lui aussi renforcé. Actuellement, les véhicules dépassant 1.600 kg sont soumis à cette taxe. Ce seuil devrait être abaissé à 1.500 kg dès 2026, avec un impact direct sur les berlines et autres modèles pourtant équipés de dispositifs de sécurité de plus en plus lourds.

Pour certains véhicules hybrides rechargeables, un abattement de 200 kg est encore appliqué, mais il pourrait être supprimé à partir de 2026. Les véhicules 100 % électriques restent, pour l’instant, exonérés du malus au poids.

Cette série de mesures visent à inciter les automobilistes à adopter des véhicules moins polluants, tout en permettant à l'État de renflouer ses caisses. Le plafond du malus CO2, actuellement fixé à 50.000 euros, pourrait être relevé à 70.000 euros en 2025, puis à 90.000 euros en 2027. Ce relèvement concernerait notamment les voitures sportives ou haut de gamme, dont le prix pourrait doubler.