Banque : le surendettement encore en hausse en France




Le 14 Aout 2024, par Paolo Garoscio

La Banque de France a publié le 13 août 2024 ses dernières statistiques sur le surendettement en France, et elles ne sont pas bonnes. Alors que l’inflation commence à refluer sérieusement, les ménages continuent de souffrir des années d’hyper-inflation… et sont de plus en plus nombreux à être en situation de surendettement.


Une progression des dossiers de surendettement

En 2024, le nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de la Banque de France a augmenté de 12 % par rapport à 2023, atteignant plus de 81 000 dossiers sur les sept premiers mois de l'année. Cette hausse est inférieure à celle observée au premier semestre, où l'augmentation atteignait 14 %, mais confirme malgré tout la tendance. Elle témoigne de la persistance des difficultés financières pour de nombreux ménages, malgré une reprise économique timide.

Le surendettement est souvent le résultat d'une accumulation de dettes contractées pour faire face à des dépenses courantes ou à des imprévus, dans un contexte où les revenus des ménages n'évoluent pas au même rythme que les coûts de la vie. En 2024, les principaux facteurs contribuant au surendettement incluent la hausse des charges courantes, les changements de situation professionnelle, et les modifications de la situation familiale.

Une tendance à la hausse mais des signes d’amélioration

Les dettes des ménages surendettés se répartissent en plusieurs catégories, avec des profils variés selon la nature des dépenses engagées. Les dettes liées aux charges courantes, qui incluent les loyers, l'énergie, et les communications, sont présentes dans une large majorité des dossiers. Les crédits à la consommation, bien que mieux encadrés par la législation ces dernières années, continuent de représenter une part importante des dettes accumulées.

Les données relatives au surendettement révèlent néanmoins des tendances contrastées. Si le nombre de dossiers de surendettement a augmenté, d'autres indicateurs montrent des signes d'amélioration. Par exemple, les inscriptions au fichier central des chèques (FCC) pour chèques sans provision ont diminué de 9 % en 2024.

En revanche, les inscriptions au fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) ont progressé de 5 % entre janvier et juillet 2024, témoignant des difficultés rencontrées par les ménages pour honorer leurs engagements financiers.