Des résultats bancaires satisfaisants en Europe, mais des écueils en France




Le 7 Aout 2023, par François Lapierre

Le deuxième trimestre a vu une hausse remarquable des bénéfices pour les principales banques européennes, stimulée par les relèvements successifs des taux de la BCE. Malgré une bonne performance de certains acteurs comme BNP Paribas, la situation en France est contrastée, notamment pour les banques d'affaires.


Hausse générale des bénéfices grâce aux taux d'intérêt accrus

Les banques du Vieux continent ont largement bénéficié de la hausse des taux d'intérêt au deuxième trimestre. BNP Paribas, la première banque européenne, a maintenu un bénéfice net élevé de 2,8 milliards d'euros. Crédit Agricole a suivi avec 2,5 milliards d'euros, en hausse de 2,1%. Des géants comme Santander, Intesa Sanpaolo, Unicredit et HSBC ont également annoncé des bénéfices importants, ce dernier voyant une augmentation de 27% sur un an. 

Des résultats remarquables, au-delà des attentes des analystes. La capacité à prêter plus cher aux entreprises et aux particuliers grâce aux relèvements successifs des taux de la BCE a été un facteur clé de cette augmentation. Malgré la tendance positive à l'échelle européenne, certaines banques françaises ont souffert de cette hausse des taux. BPCE a enregistré un bénéfice net en baisse de 18% à 973 millions d'euros. L'explication de ce « trou d'air » temporaire réside dans une retarification assez lente du portefeuille de crédit en France. 

Situation contrastée en France : bénéfices en repli et problèmes dans les banques d'affaires

En effet, les prêts étant principalement à taux fixe, seuls les nouveaux crédits peuvent rapporter plus d'argent. Les banques d'affaires ont connu une situation encore plus délicate. Lazard a enregistré une perte nette de 124 millions de dollars, affectée par le resserrement des conditions financières et l'incertitude géopolitique. Rothschild a vu son bénéfice net divisé par deux à 128 millions d'euros.

En Allemagne, Deutsche Bank a signalé un bénéfice limité à 763 millions d'euros, affecté par d'importants litiges et une augmentation du coût du risque. En France, les prêteurs du distributeur Casino ont dû passer une partie de leurs créances en pertes et profits. Le deuxième trimestre a été marqué par une performance solide des grandes banques européennes, stimulée par les taux d'intérêt plus élevés de la BCE. Cependant, la situation en France a été plus nuancée, avec une érosion des bénéfices pour certains acteurs et des défis majeurs pour les banques d'affaires.


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