Duralex : trois propositions en lice pour sauver la verrerie




Le 4 Juillet 2024, par Aurélien Delacroix

La verrerie Duralex est en difficulté financière depuis plusieurs années. Trois offres de reprise ont été déposées pour tenter de la sauver, dont celle d'une Société coopérative de production (Scop) qui se démarque par son ambition de conserver l'intégralité des emplois.


Une Scop favorite pour la reprise

Placée en redressement judiciaire le 24 avril dernier par le tribunal de commerce d'Orléans, la verrerie Duralex, située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), fait face à une situation critique. Connue mondialement pour ses verres robustes, l'entreprise a souffert de la hausse des coûts de l'énergie, impactant lourdement sa production. Trois offres de reprise ont été déposées, parmi lesquelles celle de la Société coopérative de production (Scop) se distingue particulièrement.

Soutenue par 60% des salariés et portée par la direction du site, la Scop prévoit de conserver les 228 emplois actuels. Ce projet a reçu le soutien des élus locaux, et la métropole d'Orléans a proposé de racheter le site pour un montant compris entre cinq et huit millions d'euros. La région Centre-Val de Loire a également promis une garantie bancaire pour faciliter le financement du projet. Cette offre apparaît comme la plus prometteuse pour assurer la pérennité de l'activité et le maintien de l'ensemble du personnel.

Une audience cruciale pour l'avenir de Duralex

Deux autres offres ont été déposées. La première émane de la SARL Tourres et Cie, dirigée par Stéphanie et Adrien Tourres, qui possèdent déjà deux verreries : Waltersperger en Seine-Maritime, spécialisée dans le flaconnage de luxe, et La Rochère en Haute-Saône, active dans les arts de la table. Leur plan de reprise prévoit de conserver 179 salariés et d'instaurer des synergies techniques et commerciales au sein de leur groupe. Bien que cette offre ne garantisse pas la totalité des emplois, la CFDT la considère sérieuse et mérite d'être étudiée attentivement.

La troisième proposition vient du groupe familial Carlesimo Investissements/GCB Investissements, propriétaire de deux fonderies spécialisées dans les quilles en plomb pour les bateaux et autres composants industriels. Cette offre prévoit de ne reprendre que 79 emplois, un chiffre bien inférieur aux autres propositions. Néanmoins, elle reste une option viable qui sera examinée par le tribunal.

Le tribunal de commerce d'Orléans examinera ces trois offres lors d'une audience prévue le 17 juillet. L'enjeu est de taille pour Duralex, dont la renommée mondiale repose sur ses produits emblématiques, mais dont les difficultés financières récurrentes mettent en péril l'avenir. La Compagnie Française du Verre, actuelle propriétaire et également détentrice de Pyrex, avait elle-même repris Duralex en 2021, déjà en situation de redressement judiciaire.