Fitch dégrade la note d'Israël




Le 14 Aout 2024, par La rédaction

Alors que le conflit avec le Hamas perdure, l'agence de notation Fitch a abaissé la note de crédit d'Israël, soulignant les répercussions profondes sur les finances publiques du pays. Le déficit budgétaire s'aggrave, et les dépenses militaires croissantes pèsent lourdement sur l'économie.


Israël face à une dégradation de sa note de crédit

Lundi, l'agence de notation Fitch a abaissé d'un cran la note de la dette d'Israël, passant de « A+ » à « A », une décision qui témoigne de l'impact économique du conflit en cours avec le Hamas. Selon l'agence, le conflit à Gaza pourrait durer jusqu'en 2025, et les risques d'une extension à d'autres fronts sont bien réels. Cette situation entraîne des pressions budgétaires significatives, avec un déficit qui pourrait atteindre 7,8 % du PIB et une dette dépassant les 70 % du PIB.

Fitch souligne que les dépenses militaires d'Israël vont augmenter de manière permanente de près de 1,5 % du PIB par rapport aux niveaux d'avant-guerre, alors que le pays renforce ses défenses aux frontières. Cette escalade des dépenses militaires, combinée à la destruction des infrastructures et aux perturbations des secteurs clés tels que le tourisme, la construction et la production dans les zones frontalières, pourrait causer des dommages durables à l'économie israélienne.

L'impact du conflit ne se limite pas aux seules finances publiques. L'agence Fitch met en garde contre les effets à long terme sur les investissements et les perspectives économiques d'Israël, qui pourraient se détériorer encore davantage. En février, Moody's avait déjà abaissé la note de la dette israélienne, suivie par S&P Global en avril. Ces décisions, motivées par les risques géopolitiques accrus, mettent en lumière les défis auxquels l'économie israélienne est confrontée en raison de la situation sécuritaire.

Les appels à une trêve internationale se multiplient

Malgré ces avertissements, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a tenté de minimiser la gravité de la dégradation. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a qualifié cette baisse de note de « naturelle » dans le contexte de guerre, assurant que l'économie israélienne rebondirait grâce aux mesures budgétaires « responsables » qu'il prévoit de mettre en œuvre.

Dans ce contexte tendu, les pressions internationales pour une trêve se sont intensifiées. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé lundi à une trêve « sans délai supplémentaire » entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Les pays médiateurs, dont l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, avaient déjà exhorté à la reprise des discussions sur une trêve, associée à la libération des otages.

Israël a confirmé sa participation à ces pourparlers, bien que le Hamas ait exprimé des réticences, appelant les médiateurs à présenter une feuille de route pour appliquer le plan soutenu par le président américain Joe Biden. Ce plan, approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU, vise à établir un cadre durable pour la paix. Cependant, l'organisation islamiste palestinienne a annoncé son boycott du sommet prévu jeudi, soulignant les difficultés à trouver un terrain d'entente dans un contexte de méfiance mutuelle.