Immobilier : du mieux sur les taux des crédits, mais...




Le 7 Mai 2024, par Paolo Garoscio

Après des années d’euphorie portée par des taux d’intérêt historiquement bas et la pandémie de Covid-19, le marché immobilier français a connu un coup de frein massif sur fond d’explosion des taux accordés par les banques. Si les taux des crédits restent élevés, ils commencent à baisser… ce qui ne semble pas redonner de l’espoir aux acheteurs.


Les taux d’intérêts baissent pour les crédits immobiliers

La Banque de France a signalé début mai 2024 une baisse des taux d'intérêt des crédits immobiliers à 3,94% en mars 2024, contre 4,11% en février, poursuivant la tendance à la baisse observée depuis le pic de 4,17% en janvier. Cette réduction des taux, qui pourrait normalement stimuler l'acquisition de biens immobiliers, ne se traduit pas par une reprise des volumes de crédit, qui demeurent à un plancher historique avec 6,7 milliards d'euros de nouveaux crédits en mars.

Le maintien de prix immobiliers élevés continue de représenter un frein majeur, malgré la baisse des taux. Les acheteurs sont en effet pris en étau entre les prix qui n’ont pas baissé et que les vendeurs ne veulent pas faire chuter et les taux élevés des banques qui réduisent leur pouvoir d’achat. Et pour nombre d’entre eux, ce n’est même pas envisageable d’obtenir un crédit...

Le HCSF en cause ?

Le HCSF (Haut Conseil à la Stabilité Financière) joue un rôle clé dans le cadre réglementaire qui influence le marché du crédit immobilier, notamment par ses directives sur les conditions d'octroi de crédit. Bien que destinées à préserver la stabilité financière, ces réglementations sont souvent perçues comme des obstacles à l'accessibilité du crédit, particulièrement dans un climat d'investissement immobilier prudent.

La tension entre les besoins du marché et les impératifs de régulation a été illustrée par la récente tentative de réforme du HCSF, proposée par le député Lionel Causse. Malgré son retrait face à la résistance institutionnelle, cette initiative révèle l'existence d'un débat politique actif sur la nécessité d'assouplir les contraintes pour stimuler le marché. Entre autres choses, le député espérait faire sauter le blocage imposé par le HCSF sur le taux d’endettement des ménages qui ne peut pas dépasser 35 % du revenu disponible et qui bloque les ménages les plus défavorisés et les primo-accédants.