Impôts : les Français veulent taxer les plus riches mais sont inquiets




Le 7 Octobre 2024, par Paolo Garoscio

L'étude menée par l'Ifop pour Yomoni, publiée le 7 octobre 2024 à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances 2025, dévoile des résultats contrastés en matière de perception fiscale. Alors que le gouvernement s’apprête à présenter ses nouvelles orientations budgétaires, une large majorité des Français soutient l'idée d'une augmentation de la fiscalité sur les ménages aisés et les grandes entreprises, tout en manifestant des craintes concernant leurs impôts.


Un soutien massif à la taxation des plus riches et des entreprises

Les résultats de l'enquête montrent un fort appui à la hausse des impôts sur les ménages les plus aisés et les grandes entreprises. 74% des Français se disent favorables à une augmentation des taxes sur les plus riches, tandis que 81% approuvent une hausse de la fiscalité pour les grandes entreprises. Ce consensus transcende les clivages politiques, incluant même les sympathisants de la majorité présidentielle. Cette adhésion se retrouve également au sein des catégories aisées, malgré leur appartenance aux tranches de revenus concernées : 85% des foyers aisés soutiennent une hausse de la fiscalité sur les plus riches, et 93% sont favorables à une taxation supplémentaire des grandes entreprises.

Malgré ce soutien à la fiscalité des plus riches, l'étude met en lumière une défiance majeure envers les promesses du gouvernement d'épargner les classes moyennes et populaires. En effet, 74% des Français ne croient pas que ces catégories seront épargnées par les hausses d’impôts, une crainte particulièrement forte parmi les catégories populaires (79%). Les craintes d'une hausse de la pression fiscale personnelle sont omniprésentes, avec 82% des Français redoutant une augmentation de leurs impôts l'an prochain.

La fiscalité de l’épargne : à ne pas toucher

L’étude révèle aussi un attachement profond des Français à leurs produits d’épargne, en particulier le Plan d'Épargne en Actions (PEA) et les contrats d’assurance-vie. Malgré leur soutien général à une augmentation de la fiscalité pour les plus riches et les entreprises, 66% des répondants s’opposent à toute taxation supplémentaire des PEA et des PER (Plan d’Épargne Retraite), et 63% s'opposent à une taxation accrue des contrats d'assurance-vie.

Cette réticence à toucher à l’épargne populaire est également partagée par les sympathisants de la majorité présidentielle, ce qui met en évidence un enjeu clé pour le gouvernement. La protection des produits d’épargne semble primordiale pour une grande partie des ménages, particulièrement dans un contexte où ces instruments financiers sont perçus comme des garanties pour l’avenir, notamment en matière de préparation à la retraite.

La tâche s'annonce ardue pour l'exécutif, qui devra convaincre que le redressement budgétaire peut être réalisé sans pénaliser les ménages les plus vulnérables. Le débat autour des réformes fiscales à venir s'annonce décisif pour l'acceptabilité des mesures économiques proposées par le gouvernement.