La Chine, conquérante et bientôt sans pareille




Le 16 Mars 2022, par La Rédaction

Sous Deng Xiaoping, la Chine a entamé une forte évolution, ouvrant son économie à la modernité. L’empire du milieu grandit et conquerra bientôt tout le monde des affaires. Edouard Valensi, ancien chargé d’étude au ministère de la Défense, a longtemps dirigé une PME d’intelligence économique. Il publie aujourd’hui « Chine, La longue marche vers le futur » (VA Éditions) dans lequel il décrypte la stratégie de Xi Jinping pour faire de la Chine un pays harmonieux et leader du monde contemporain.
Extrait pages 143-145


« Sans l’entreprise, l’inventeur n’est guère qu’un rêveur dans notre siècle. Elle est l’intermédiaire irremplaçable qui introduit l’invention dans le monde par le marché. Aussi l’industrie et ses acteurs, les entreprises, ont leur place dans une réflexion sur l’innovation. Toutes les entreprises quel que soit leur genre, privé ou public.

L’économie a pris rendez-vous avec son futur

Il a fallu beaucoup de temps pour que la Chine fasse sienne une politique économique tendant vers un état moderne et qu’elle place au centre de l’univers économique, non plus le Parti, mais l’entreprise qui fédère, valorise, multiplie le pouvoir créateur des hommes. Des entreprises à qui il a été demandé de se transformer pour atteindre ou au moins rechercher l’excellence et l’efficacité dans un environnement de progrès techniques et de concurrence toujours plus exigeant.

Oubliant les a priori idéologiques, cette économie distingue : Les grands moyens de production qui participent directement à ce qui fait l’État et la nation : l’énergie, les richesses du sous-sol, les grandes infrastructures, la défense, qui doivent rester sous le contrôle de l’État et, en retour, être assurés de son soutien ; Tous les autres domaines de productions qui doivent revenir au secteur privé, à son esprit d’initiative poussé par la recherche du profit et maintenus dans des limites acceptables par la concurrence et le marché. Et prend garde à ce que ces deux univers ne s’affrontent pas, mais coopèrent.

Sauf pour l’Histoire, on ne doit plus se souvenir de l’économie chinoise telle qu’elle a pu longtemps demeurer. Car c’est une transformation profonde et irréversible qui a été initiée par Deng Xiaoping, ouvrant l’économie chinoise à la modernité avec ce mot d’ordre : Libérez votre esprit, cherchez la vérité à partir des faits et unissez-vous pour faire face à l’avenir.

Un modèle économique singulier, issu de multiples réformes bien souvent pragmatiques et expérimentales, tirant parti des projets pilotes locaux avant d’être étendu à l’ensemble des régions. La volonté de bien faire s’est souvent heurtée à un indéniable désordre où des directives étatiques se voyaient affaiblies par des initiatives régionales n’ayant pas l’efficacité pour finalité. Des évolutions qui sont loin d’être uniformes, l’Empire du Milieu est ce qu’il est, immense et divers ! Toutes les régions, toutes les villes n’ont pas adopté le même rythme ni promulgué les mêmes réglementations, pas plus qu’elles n’ont accordé les mêmes aides. Des entreprises technologiques d’une totale modernité coexistent encore avec des monstres trop protégés, semi-étatiques, obsolètes.

Des faiblesses, des retards qui ne peuvent pas être niés, mais qui vont s’effaçant. En quarante ans, la Chine est passée d’une économie principalement agricole et rurale à un centre mondial industrialisé de fabrication, et à la deuxième économie du monde [1].

Ce mouvement se poursuit, une nouvelle économie de qualité prend le pas sur les productions courantes. Voici ce qu’en dit une étude conjointe de la Banque mondiale et du « Development Research Center » : La Chine maintient une base manufacturière solide et est le premier exportateur mondial de produits manufacturés et l’un des pôles centraux de la chaîne de valeur mondiale. Ses produits d’exportation sont de plus en plus sophistiqués et la part des exportations nationales à valeur ajoutée n’a cessé d’augmenter. La qualité des exportations de produits manufacturés de la Chine s’améliore. Elle rejoint les premiers rangs mondiaux dans un spectre de plus en plus large de productions tandis qu’elle apprend à produire « sur mesure ». Elle ne déroge plus et ses capacités économiques sont devenues comparables à celles des économies à revenu élevé [2] .

Des accomplissements qui en enthousiasmeraient beaucoup, mais qui ne sont qu’une étape pour ceux qui furent naguère au centre du monde et qui veulent retrouver cette place. Il ne suffit plus à ces entrepreneurs d’être les challengeurs des États-Unis, ils se veulent les premiers. C’est avec cette ambition en arrière-plan qu’il faut découvrir dans les prochains paragraphes ce que sont les entreprises étatiques qui structurent le pays par leur réalisation et les services essentiels qu’elles rendent et à côté d’elles, un secteur privé qui étonne par son dynamisme, son jaillissement créatif et son avidité. »
 
[[1]]url:https://d.docs.live.net/30a53073533fff8c/Bureau/34%20Chine%20Valensi/bf%201%20valensi.docx#_ftnref1 Innovative China - New Drivers of Growth, op. cit., p. 13.
[[2]]url:https://d.docs.live.net/30a53073533fff8c/Bureau/34%20Chine%20Valensi/bf%201%20valensi.docx#_ftnref2 Ibid.