La Chine lance sa nouvelle constellation de satellites




Le 7 Aout 2024, par Paolo Garoscio

La Chine vient de marquer une étape majeure dans la course à l'espace avec le lancement de sa nouvelle constellation de satellites. Destinée à rivaliser avec le réseau Starlink de SpaceX, l’objectif est de renforcer la présence chinoise dans le domaine des télécommunications spatiales.


18 nouveaux satellites chinois en orbite

Le 6 août 2024, l'entreprise publique Shanghai Spacecom Satellite Technology (SSST) a lancé les 18 premiers satellites de la constellation Qianfan depuis le Centre de lancement de satellites de Taiyuan, dans la province de Shanxi. Ce lancement marque le début d'une série de déploiements visant à établir un réseau de plus de 15 000 satellites en orbite basse (LEO - Low Earth Orbit) d'ici 2030.

Les satellites LEO, opérant à des altitudes comprises entre 300 et 2 000 km, offrent des avantages en termes de coûts et d'efficacité de transmission par rapport aux satellites en orbite géostationnaire. La Chine prévoit de lancer 90 satellites supplémentaires d'ici la fin de l'année, suivis de 648 autres d'ici 2025, avec une première offre commerciale prévue pour 2027.

 

Améliorer l’accès à Internet en Chine

La constellation Qianfan vise à fournir un accès Internet haut débit partout dans le monde, même dans les zones les plus reculées. Ce projet est stratégique pour la Chine qui souhaite non seulement concurrencer le réseau Starlink d'Elon Musk mais aussi renforcer sa souveraineté technologique et sa capacité à fournir des services indépendants des infrastructures occidentales. La constellation Qianfan s'inscrit dans le cadre du plan "Thousand Sails Constellation", également connu sous le nom de "G60 Starlink Plan".

Outre les bénéfices économiques évidents, cette constellation présente également des enjeux militaires significatifs. Les satellites en orbite basse peuvent potentiellement modifier l'équilibre des forces en cas de conflit, notamment en termes de communication et de surveillance. Les chercheurs de l'Armée populaire de libération (APL) ont étudié de près le déploiement de Starlink dans le cadre de la guerre en Ukraine, mettant en garde contre les risques qu'il représente pour la Chine en cas de conflit militaire avec les États-Unis.