La France risque un déficit public supérieur à 6% en 2024 !




Le 23 Septembre 2024, par Aurélie GIRAUD

Alors qu'Antoine Armand vient de succéder à Bruno Le Maire à la tête de Bercy, il hérite d'une situation financière préoccupante. Les projections actuelles placent le déficit public de la France au-delà des 6% du PIB pour 2024, un défi qui nécessite des actions immédiates et décisives pour éviter une dégradation économique plus profonde.


Les dépenses locales en hausse

Les collectivités locales ont vu leurs dépenses exploser bien au-delà des prévisions, contribuant significativement à l'aggravation du déficit. Les communes, départements et régions ont augmenté leurs dépenses de fonctionnement et d’investissement à hauteur de 16 milliards d’euros, soit 10 milliards de plus que ce qui avait été anticipé. Ce débordement financier ajoute environ 0,3 point au déficit du PIB français.
 
Parallèlement, la situation des recettes fiscales est également alarmante. La croissance timide du marché intérieur et des performances décevantes des exportations ont réduit les rentrées de la TVA plus que prévu. De plus, les premières indications concernant l'impôt sur les sociétés et sur le revenu montrent des chiffres inférieurs aux années précédentes, exacerbant le problème du déficit.

Des mesures drastiques envisagées

Pour ramener le déficit public à des niveaux plus gérables, le gouvernement d'Antoine Armand doit identifier entre 40 et 50 milliards d’euros d'économies. Cela pourrait impliquer des coupes budgétaires sévères ou la création de nouvelles sources de revenus pour l'État. « Nous devons impérativement maîtriser notre dette, sans quoi notre situation budgétaire, déjà sérieuse, pourrait devenir dangereuse. Un pays trop endetté est un pays impuissant ! », avait déclaré Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, dans un entretien accordé au Parisien le 7 septembre 2024.
 
Michel Barnier a également souligné l'urgence de stabiliser les finances publiques, mentionnant que sans mesures radicales, la France pourrait faire face à des sanctions sévères de la part de l'Union européenne. Il appelle à une mobilisation nationale pour réformer les dépenses et optimiser les recettes fiscales dans un effort de redressement économique.