Le budget 2024 sous pression : un déficit qui inquiète Bercy




Le 3 Septembre 2024, par Paolo Garoscio

En septembre 2024, le ministère de l’Économie a tiré la sonnette d’alarme sur la trajectoire budgétaire de la France. Les prévisions montrent un risque de dérapage du déficit public pour 2024, qui pourrait atteindre 5,6% du PIB, bien au-delà des 5,1% initialement ciblés par le gouvernement sortant. Une situation qui inquiète alors que le président de la République n’a toujours pas nommé de Premier ministre et que la France est surveillée par Bruxelles pour son déficit.


Le déficit de la France tiré vers le haut par des recettes en baisse

Selon les informations du journal Les Echos, le ministère de l’Économie, qui a transmis ces données aux parlementaires, a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2024 et 2025, désormais estimée à 1,1%. Cette révision s’accompagne d’une diminution des recettes fiscales, notamment en matière de TVA, d’impôt sur le revenu et d’impôt sur les sociétés. Une baisse des revenus qui accentue les difficultés budgétaires, rendant nécessaire l’adoption de mesures correctives pour éviter un dépassement du déficit.

De plus, les dépenses des collectivités locales ont connu une hausse rapide, contribuant à la dégradation des finances publiques. Bercy avait proposé des mesures pour encadrer ces dépenses, notamment en conditionnant les dotations de l’État à la réalisation d’économies par les collectivités. Cependant, ces mesures n’ont pas été adoptées, aggravant ainsi la situation budgétaire nationale.

Quelles solutions pour réduire le déficit ?

Pour ramener le déficit à 5,1 % du PIB, plusieurs pistes sont envisagées. Le gouvernement sortant a laissé en suspens des mesures comme la taxation des rentes des entreprises énergétiques et des rachats d’actions, qui pourraient rapporter environ 3 milliards d’euros en 2024. De plus, des crédits de l’État pour un montant de 16,7 milliards d’euros ont été gelés, offrant au prochain gouvernement une marge de manœuvre pour ajuster les dépenses, souligne Les Echos.

La perspective d’un déficit supérieur à 5,6 % du PIB en 2024 pose également la question du respect des engagements européens de la France. Le pacte de stabilité de l’Union européenne fixe un seuil de déficit à 3 % du PIB, un objectif qui semble de plus en plus difficile à atteindre. Le dépassement de ce seuil pourrait entraîner des conséquences pour la France sur la scène européenne, renforçant la nécessité de mesures budgétaires rigoureuses.