Les énergies fossiles privées d'avantages fiscaux en 2024




Le 13 Juin 2023, par François Lapierre

Même s'il est opposé à la mise en place d'un « impôt sur la fortune vert », Bruno Le Maire veut tout de même supprimer un certain nombre d'avantages fiscaux liés aux énergies fossiles dans le projet de loi de finances 2024.


Vers la fin des avantages fiscaux sur les énergies fossiles

Lors d'une table ronde sur l'industrie verte organisée par le parti Renaissance, Bruno Le Maire a fait part de sa volonté de mettre fin à certains avantages fiscaux associés aux énergies fossiles dans le projet de loi de finances 2024. Selon le ministre de l'Économie, il est crucial d'adopter une approche cohérente en matière de dépenses publiques. En d'autres termes, il est impossible d'investir dans les énergies vertes tout en continuant à favoriser les énergies fossiles. Il admet cependant que ce choix stratégique pourrait ne pas satisfaire tout le monde.

La suppression de ces avantages fiscaux pourrait avoir des répercussions sur plusieurs secteurs, tels que le transport routier, le bâtiment et les travaux publics. Selon le locataire de Bercy, il serait nécessaire d'examiner comment accompagner ces secteurs durant cette transition. « Pour tous ceux qui sont concernés — ça peut être les transporteurs routiers, les entreprises du bâtiment, les travaux publics —, ça veut dire que les chantiers ne sont plus rentables, que les entreprises peuvent perdre de l'argent. Donc il faut regarder comment les accompagner », a-t-il développé.

Une opposition à l'ISF vert

Bruno Le Maire a également réitéré son opposition à l'idée d'un « ISF vert », récemment proposé par les économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz. Il a souligné que l'introduction d'une telle mesure fiscale pourrait provoquer une « allergie fiscale à la décarbonation » de l'économie parmi les Français les plus riches. « Quand on dit 10% des Français les plus riches, c'est quand même 10% des Français, c'est plusieurs millions de personnes. Donc il faut faire très attention à ne pas susciter une allergie fiscale à la décarbonation de notre économie », a-t-il dit.

Il a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas de mépriser l'idée d'un ISF vert, mais que lui, le président de la République et la Première ministre estiment que cette option d'augmentation de la fiscalité n'est pas la meilleure dans un pays qui possède le niveau d'imposition déjà le plus élevé de tous les pays de l'OCDE.