Livret d’épargne populaire à 4%, Livret A à 3% : du changement pour les épargnants




Le 15 Juillet 2024, par Aurélien Delacroix

Bruno Le Maire a annoncé une baisse du taux du Livret d’épargne populaire (LEP) de 5 % à 4 %, effective à partir du 1ᵉʳ août 2024. En parallèle, le taux du Livret A est maintenu à 3 %. Une décision qui touche directement les foyers modestes et vise à encourager l'épargne populaire malgré la baisse de l'inflation.


Un soutien pour les foyers modestes

Le Livret d’épargne populaire (LEP) est un instrument financier conçu pour soutenir les foyers modestes, offrant des taux d’intérêt attractifs. Il est accessible uniquement aux personnes majeures dont les revenus ne dépassent pas un certain seuil. En 2024, pour pouvoir ouvrir un LEP, le revenu fiscal de référence de 2022 ou 2023 ne doit pas dépasser 22.419 euros pour une part de quotient familial et 46.367 euros pour trois parts. Le plafond de dépôt du LEP est fixé à 10.000 euros.

La décision d’abaisser le taux du LEP de 5 % à 4 % survient après une précédente réduction en février 2024, où le taux avait déjà été abaissé de 6 % à 5 %. Selon le ministère de l’Économie, environ 11,4 millions de Français détiennent un LEP, mais plus de 18 millions y sont éligibles. Cela signifie que près de 7 millions de Français potentiellement bénéficiaires n'ont pas encore ouvert ce type de compte.

Livret d’épargne populaire : encore 7 millions de Français éligibles

La réduction du taux du LEP à 4 % pourrait sembler défavorable aux épargnants à première vue. Cependant, cette mesure est finalement avantageuse compte tenu de l’inflation qui est tombée sous la barre des 2,2 %. En effet, la rémunération du LEP reste supérieure à celle du Livret A, maintenu à 3 % jusqu’en janvier 2025, et bien au-dessus de la formule théorique de calcul qui aurait suggéré un taux de 3,6 %.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a justifié cette décision dans une lettre adressée à Bruno Le Maire, en soulignant que ce taux de 4 % représente un gain de pouvoir d’achat pour les épargnants et préserve l’attrait du LEP pour les Français éligibles qui n'en sont pas encore détenteurs. « Cela donnerait un gain supplémentaire de pouvoir d’achat à l’épargne populaire et maintiendrait la capacité d’attrait de cet instrument auprès des Français éligibles non encore détenteurs de LEP, » a-t-il écrit.

Depuis deux ans, Bruno Le Maire et François Villeroy de Galhau ont intensifié leurs efforts pour promouvoir l'ouverture de LEP parmi les nombreux épargnants éligibles en France. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à encourager l’épargne des foyers modestes, tout en s’adaptant aux fluctuations de l’inflation.