Marché automobile français en recul : Stellantis et Renault à la peine




Le 2 Octobre 2024, par Aurélien Delacroix

En septembre, le marché automobile français a enregistré une baisse significative pour le cinquième mois consécutif, marquant un net repli chez les constructeurs nationaux, Stellantis et Renault. Malgré une explosion des ventes de véhicules hybrides et une légère progression des modèles électriques, l’ensemble du secteur fait face à des difficultés persistantes, exacerbées par la situation en Europe et en Amérique du Nord.


Un marché automobile en berne pour le cinquième mois consécutif

Le marché français des voitures neuves continue de dégringoler avec une baisse de 11,07 % des immatriculations en septembre 2024 par rapport à l’année précédente, selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA). Avec seulement 139.004 immatriculations, la situation est pire qu’en septembre 2022, lorsque les chaînes de production étaient ralenties par les pénuries de puces électroniques.

Marie-Laure Nivot, du cabinet AAA Data, relativise cependant cette baisse : « Cette chute importante du marché doit être relativisée au regard de la base de comparaison assez haute de septembre 2023. À l'époque, nous étions en plein rattrapage des livraisons après une longue période de difficultés de production et de logistique. » Ce phénomène de rattrapage a profité notamment aux ménages modestes grâce aux programmes de leasing de véhicules électriques.

Les véhicules hybrides continuent de progresser fortement, représentant désormais 45 % du marché, tandis que les voitures essence reculent de 32 % et les diesels de 39 %. Les véhicules électriques, bien qu’en légère baisse sur un an (-6 %), ont vu leur part de marché remonter à 20 % après un passage difficile au printemps et en été.

Les deux principaux groupes automobiles français, Stellantis et Renault, affichent des baisses significatives. Stellantis, propriétaire des marques Citroën, Peugeot et Opel, voit sa part de marché chuter de 17,52 % pour atteindre 25,9 % en septembre. Les ventes de Citroën sont particulièrement affectées, malgré un bon démarrage de la nouvelle Citroën C3 électrique produite en Slovaquie, avec 3.626 immatriculations en quelques jours.

Un marché de l’occasion plus dynamique

Renault n’est pas épargné non plus, enregistrant une baisse de 14,27 % de ses ventes, soit 24,4 % du marché. La marque Dacia, filiale du groupe, subit des contre-performances notables, notamment dans les segments des véhicules low-cost et des modèles électriques. En revanche, certains constructeurs étrangers résistent mieux à la tempête. Le groupe Volkswagen affiche une légère hausse de ses ventes (+4,3 %), tandis que Toyota, avec une progression de 19,2 %, profite pleinement du succès de ses modèles hybrides, particulièrement prisés des consommateurs français.

Dans ce contexte morose pour les voitures neuves, le marché de l’occasion se porte relativement bien avec une hausse de 6 % en septembre, totalisant 433.704 transactions. Les restrictions prévues dans plusieurs Zones à faibles émissions (ZFE) à partir de janvier 2025 poussent les consommateurs à se tourner vers des modèles plus récents, en particulier ceux équipés de la vignette Crit'Air 1.

Le Mondial de l’Automobile de Paris, prévu pour mi-octobre, apparaît désormais comme une opportunité pour les constructeurs de relancer la demande, notamment grâce à la présentation de nouveaux modèles électriques plus en phase avec les attentes du marché. En attendant, la baisse généralisée des ventes de voitures neuves laisse présager des mois encore difficiles pour l’industrie automobile en France, déjà affaiblie par des conditions économiques défavorables.

La baisse des ventes ne touche pas uniquement la France. En Europe, des groupes comme Volkswagen, BMW ou encore Mercedes ont récemment revu à la baisse leurs prévisions annuelles face à une concurrence accrue, notamment sur le marché chinois, devenu un point de tension pour les grandes marques automobiles.