Michel Barnier : la France a son nouveau Premier ministre




Le 6 Septembre 2024, par Paolo Garoscio

Le jeudi 5 septembre 2024, Emmanuel Macron a officiellement nommé Michel Barnier, 73 ans, comme nouveau Premier ministre de la France. Michel Barnier, figure éminente de la politique française et européenne, succède à Gabriel Attal, devenant ainsi le Premier ministre le plus âgé de la Ve République, succédant au plus jeune.


Michel Barnier, un parcours politique bien établi

Michel Barnier a commencé sa carrière en tant que ministre dès 1993, sous la présidence de Jacques Chirac, et a continué à occuper plusieurs postes de ministre sous Nicolas Sarkozy. Son expérience au sein de l’Union européenne est également importante, ayant occupé le poste de commissaire européen à deux reprises, et plus récemment celui de négociateur en chef du Brexit entre 2016 et 2021. Ce rôle l’a mis au cœur des discussions complexes qui ont façonné la sortie du Royaume-Uni de l’UE, consolidant sa réputation de fin négociateur.

Après une brève tentative en 2021 de se présenter à la présidentielle sous l’étiquette Les Républicains, il réintègre aujourd’hui la vie politique nationale avec cette nomination à Matignon. Sa vaste expérience, tant au niveau national qu’européen, semble avoir convaincu Emmanuel Macron de sa capacité à diriger un gouvernement de coalition.

Trouver une majorité : un défi qui attend Barnier

Michel Barnier prend les rênes du gouvernement à un moment complexe pour la France. Le pays est sans gouvernement depuis trois mois, un record depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette période d’incertitude politique a été déclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections législatives anticipées qui ont suivi. Emmanuel Macron avait accepté la démission de Gabriel Attal le 16 juillet 2024, marquant la fin de son mandat de Premier ministre.

Le principal défi pour Michel Barnier sera de rassembler une majorité au sein d’une Assemblée nationale profondément divisée. Avec le Rassemblement National (RN) occupant une position stratégique en tant que troisième force politique, l’approbation de tout gouvernement formé sous Michel Barnier sera soumise à des négociations difficiles. L'extrême droite reste sceptique quant à sa capacité à mener un gouvernement qui ne serait pas immédiatement censuré. De son côté, la gauche a été unanime à condamner la nomination et à appeler à la censure.

La mission de Barnier sera de former un gouvernement de "rassemblement au service du pays", comme l’a indiqué Emmanuel Macron dans son communiqué. Toutefois, la tâche s’annonce ardue face à une Assemblée nationale éruptive.