Mutuelles : Pourquoi vos cotisations augmenteront en 2025




Le 14 Octobre 2024, par Paolo Garoscio

L'année 2025 sera marquée par une nouvelle hausse des cotisations des mutuelles. Un phénomène qui découle directement des mesures gouvernementales visant à réformer la Sécurité sociale, et qui aura des répercussions concrètes sur le budget santé des ménages. Voici ce qu'il faut retenir des changements à venir.


Hausse des consultations médicales : un facteur de pression

Dès décembre 2024, les consultations chez les médecins généralistes augmenteront, passant de 26,50 euros à 30 euros. Cette hausse des tarifs est directement liée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, qui vise à réduire le déficit de l'Assurance maladie, actuellement estimé à 18 milliards d'euros. Le gouvernement cherche à faire des économies en déplaçant une partie du fardeau financier sur les mutuelles.

Ce qui change fondamentalement, c’est la part de remboursement de l’Assurance maladie. Actuellement, 70% des frais de consultation sont couverts par la Sécurité sociale. À partir de 2025, ce taux sera réduit à 60%. En conséquence, la part des dépenses de santé qui revient aux mutuelles et aux assurés augmentera. Et cette hausse sera d’autant plus importante que les tarifs des consultations vont augmenter en même temps.

Conséquences pour les assurés : des cotisations en hausse chez les mutuelles

Pour les consommateurs, l'impact est immédiat. Les mutuelles, ayant à leur charge une plus grande part des consultations, augmenteront leurs tarifs en 2025. Les hausses attendues varient entre 4,5% et 9,5%, selon les contrats. En 2024, ces augmentations avaient déjà oscillé entre 8% et 12%, confirmant la tendance à la hausse du coût de la santé.

Concrètement, un assuré paiera plus cher pour sa mutuelle, sans compter que ceux qui n’ont pas de complémentaire santé, soit environ 4% de la population française, devront absorber seuls cette hausse des coûts médicaux. Pour les patients sans mutuelle, une consultation à 30 euros, avec un remboursement réduit à 60%, laissera 12 euros à leur charge contre 9 euros actuellement.

Le gouvernement justifie cette réforme par la nécessité de réduire le déficit chronique de la Sécurité sociale, tout en maintenant l’accès aux soins pour les plus fragiles. Il prévoit notamment de protéger les personnes en affection de longue durée (ALD) ou bénéficiant de la complémentaire santé solidaire (C2S). Les mutuelles, quant à elles, critiquent fortement ces mesures. Elles estiment être prises pour cible en tant que "variable d'ajustement" des finances publiques, alors que leurs charges ne cessent de croître.