SNCF : la grève reconductible a été décidée par les syndicats




Le 16 Mars 2018, par Aurélien Delacroix

La réforme en profondeur de la SNCF n'allait pas se dérouler sans accrocs. Les syndicats se sont entendus pour mettre en œuvre une grève reconductible à compter du 3 avril, dans une formule originale.


La CGT, l'Unsa, la CFDT et SUD-rail, regroupés au sein d'une intersyndicale, vont appeler les salariés de la SNCF à une grève reconductible à compter du 3 avril et jusqu'au 28 juin, consistant à faire grève « 2 jours sur 5 ». Des jours qui ne seront pas les mêmes en fonction des semaines, ce qui va provoquer un sérieux casse-tête pour gérer les mouvements de la part de la direction. L'intersyndicale fait reposer la responsabilité du conflit social sur le gouvernement : « L'intersyndicale constate que le gouvernement n'a aucune volonté de négocier et prend la responsabilité d'un conflit intensif sur une très longue durée », constate la CGT Cheminots.

Les syndicats attendent du gouvernement une « ouverture », souligne la CFDT Cheminots. Si les autorités veulent éviter le mouvement, il leur revient « d'ouvrir des négociations », poursuit la centrale. La grève va donc s'étaler sur 36 jours, durant une période qui comprend les vacances de printemps ainsi que les ponts du mois de mai. Cette décision qui vise « manifestement à pénaliser les usagers », déplore Elisabeth Borne au micro de BFMTV. Devant les caméras de TF1, Guillaume Pepy, le président de la SNCF, a de son côté estimé que ce mouvement était une « mauvaise nouvelle », une « mauvaise chose pour les 4 millions et demi de Français qui prennent le train tous les jours ».

La direction de l'entreprise publique explique qu'elle prendra toutes les mesures possibles pour faciliter la vie des usagers : co-voiturage, bus, VTC, et affichage à 17h de la liste des trains qui circuleront le lendemain. 63% des Français jugent le mouvement « injustifié », selon un sondage Odoxa pour BFM Business, Challenges et Aviva.


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