Une gouvernance temporaire à la tête de Renault




Le 21 Novembre 2018, par François Lapierre

Carlos Ghosn étant toujours en détention au Japon, il a fallu parer au plus pressé du côté de Renault, qui s’est trouvé un tandem intérimaire pour diriger l’entreprise.


Retenu en détention au Japon depuis le début de la semaine, Carlos Ghosn n’est pas en mesure de diriger Renault. Le conseil d’administration du constructeur automobile s’est réuni ce mardi soir pour tirer les premières conséquences de cette affaire, et nommé une gouvernance provisoire : c’est un duo qui va gérer l’entreprise, composé de Philippe Lagayette, administrateur référent de Renault, et Thierry Bolloré, numéro deux du groupe. Le premier devient président du conseil, le second mandataire social et directeur général délégué. Selon le conseil d’administration, Thierry Bolloré aura les mêmes pouvoirs que Carlos Ghosn.

La direction de Renault attend désormais des nouvelles de la justice japonaise, qui enquête sur des soupçons de dissimulation de déclaration de revenus. Carlos Ghosn reste PDG du constructeur automobile… mais jusqu’à quand ? Néanmoins, les esprits se préparent à devoir faire sans l’emblématique patron. Bruno Le Maire ne veut pas préjuger des résultats de l’enquête, mais pour le ministre de l’Économie, « Carlos Ghosn n'est de fait plus en état de diriger le groupe », a-t-il dit au micro de Franceinfo.

Du côté des deux autres partenaires de l’Alliance, chez Nissan et Mitsubishi, on prépare l’éviction de Carlos Ghosn de la présidence. Ce d’autant que les suspicions des enquêteurs japonais les pousse à s’intéresser à Renault-Nissan BV, qui coordonne l’Alliance depuis les Pays-Bas. Si tous les partenaires assurent vouloir rester sous la même bannière, le climat demeure agité, notamment entre Renault et Nissan.


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