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Airbus en pleines turbulences financières





Le 26 Juin 2024, par Aurélien Delacroix

L’avionneur européen Airbus a vu son titre chuter de près de 10 % à la Bourse de Paris suite à l'annonce de retards de livraisons d'avions et une révision à la baisse de ses perspectives financières pour 2024. Cette baisse efface tous les gains de l'année et soulève des questions sur les défis persistants auxquels l'entreprise doit faire face.


Un avertissement sur résultats pour Airbus

Le titre d'Airbus à la Bourse de Paris a perdu 10 %, une chute marquée par l'annonce la veille de difficultés persistantes dans ses chaînes de fournisseurs et dans sa division spatiale. Cette nouvelle a provoqué une révision à la baisse des perspectives financières pour 2024, avec un bénéfice opérationnel ajusté désormais attendu à 5,5 milliards d'euros contre une prévision précédente de 6,5 à 7,0 milliards d'euros. En conséquence, la valeur de l'action a plongé, entraînant dans son sillage le motoriste Safran, qui a également perdu plus de 4 %.

L'avionneur avait initialement prévu de livrer 800 avions en 2024. Cependant, en raison des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement, ce nombre a été révisé à 770. Ces retards touchent principalement les moteurs, les aérostructures et les équipements de cabine, éléments essentiels à la production des appareils. Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a exprimé son inquiétude quant à la détérioration récente de la situation, précisant que l'entreprise pourrait se retrouver avec un nombre significatif d'avions sans moteur d'ici la fin du trimestre si le rythme n'était pas ralenti.

Outre les problèmes de livraisons d'avions, Airbus fait face à des défis importants dans sa division spatiale. L'entreprise a annoncé une nouvelle provision de 900 millions d'euros liée à certains programmes spatiaux de télécommunications, de navigation et d'observation. Cette provision s'ajoute à une charge de 600 millions d'euros inscrite l'an passé, impactant directement le bénéfice de l'entreprise.

Les difficultés de la chaîne d'approvisionnement

Ces provisions résultent de révisions des hypothèses sur les calendriers, la charge de travail, les sources d'approvisionnement et les coûts des programmes spatiaux. Cette situation met en lumière les difficultés persistantes dans la gestion et le développement des nouveaux satellites géostationnaires de télécommunications Onesat. Les analystes de RBC ont décrit ces annonces comme un « vent contraire » à la crédibilité de la direction d'Airbus sur le marché de l'espace.

Les défis de la chaîne d'approvisionnement ne sont pas nouveaux pour Airbus. L'entreprise avait déjà dû réduire ses livraisons en 2022 à 661 avions, contre une prévision de 720. Pour 2024, avec une nouvelle prévision de 770 avions, Airbus n'atteindra toujours pas les niveaux de 2018, où elle avait livré 800 avions avant que la pandémie ne perturbe le secteur aéronautique.

Guillaume Faury a insisté sur le fait que la demande pour les avions restait très forte, mais que la réalisation de ces livraisons était entravée par plusieurs facteurs. Il a particulièrement souligné le manque de moteurs pour les avions monocouloirs, un problème partagé par les deux principaux motoristes, Pratt & Whitney et CFM International.

Face à ces défis, Airbus a également révisé son objectif de production pour la famille d'appareils A320, décalant à 2027 son ambition de produire 75 avions par mois, initialement prévue pour 2026. Malgré ces ajustements, l'entreprise maintient cet objectif comme un cap stratégique crucial.



Tags : Airbus, bourse

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