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17 juillet, jour de « libération fiscale » en France





Le 18 Juillet 2024, par François Lapierre

À partir du 17 juillet, les contribuables français travaillent « pour eux », selon l'Institut Molinari. Cette date, malgré les critiques, illustre le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé d'Europe.


Un poids fiscal considérable pour les Français

Le 17 juillet marque la « libération fiscale » en France, selon les calculs de l'Institut Molinari en partenariat avec EY. Cette date symbolique désigne le moment où un salarié moyen commence à bénéficier directement des fruits de son travail, après avoir payé toutes les taxes et cotisations. En France, le taux de prélèvement obligatoire, qui inclut les cotisations sociales, la CSG, la CRDS, l'impôt sur le revenu et la TVA, atteint 54 %, ce qui réduit considérablement le pouvoir d'achat des salariés.

La méthodologie utilisée par l'Institut Molinari, bien que contestée par certains économistes, repose sur le calcul du salaire brut moyen, auquel s'ajoutent les cotisations patronales pour obtenir le « super brut ». Ensuite, les impôts sur le revenu et la TVA sont déduits pour obtenir le taux de prélèvement obligatoire sur le revenu total. Cette année, le salaire complet moyen s'élève à 59.458 euros, dont 32.132 euros sont prélevés sous forme de diverses cotisations et impôts, laissant un revenu disponible équivalent.

Il est important de noter que ces prélèvements financent la protection sociale et les services publics, dont bénéficient également les salariés. Cependant, le « ras-le-bol fiscal » est un sentiment répandu parmi les Français, en raison du taux de prélèvement obligatoire le plus élevé de l'Union européenne.

En Europe, la date de « libération fiscale » française est la plus tardive. En Belgique, elle intervient deux jours plus tôt, dix jours plus tôt en Allemagne, quatorze en Italie, trente-sept en Espagne et même soixante-dix-huit jours plus tôt au Royaume-Uni. En moyenne, dans l'UE à 27, la « libération fiscale » se situe le 11 juin, soit 36 jours avant la France. Cinq pays, dont la France, l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche et la Belgique, affichent un taux de prélèvement supérieur à 50 %.

Une date de « libération fiscale » controversée

Depuis quelques années, cette date a légèrement reculé. En 2017, elle tombait le 29 juillet. Les réductions de cotisations avec la transformation du CICE en baisses pérennes, intervenues au début du premier mandat présidentiel d'Emmanuel Macron, expliquent cette avancée. Ces charges représentent 87 % de la pression fiscale totale.

Certaines baisses d'impôts, comme la réduction de la première tranche de l'impôt sur le revenu à 11 % et les réductions des impôts locaux, ne sont pas prises en compte dans ce calcul. En effet, l'Institut Molinari considère que l'impôt sur le revenu, qui ne représente que 7 % de la pression fiscale totale, a un impact marginal. De même, les baisses d'impôts sur les entreprises et le capital, telles que la réduction de l'impôt sur les sociétés de 33,3 % en 2017 à 25 % en 2022 et l'introduction de la « flat tax » à 30 % en 2018, ne sont pas incluses.

Le concept de « libération fiscale » a été introduit en 1948 par l'homme d'affaires Dallas Hostetler et popularisé en 1980 par l'économiste Milton Friedman, qui proposait de faire de cette date une « fête nationale » de l'indépendance personnelle. Les promoteurs de cette date cherchent à sensibiliser l'opinion publique au coût et à l'efficacité des services publics et de la protection sociale, en soulignant les « dépenses non choisies » par les individus.

Cependant, certaines critiques soulignent que d'autres dépenses, telles que le logement et l'énergie, sont également contraintes et nécessaires, tout comme les prélèvements qui financent la protection sociale. Les partisans de la « libération fiscale » rétorquent que ces dépenses sont soumises à la concurrence et choisies par les individus.




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