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Les banques sous pression après le rachat de Twitter par Elon Musk





Le 23 Août 2024, par La rédaction

Près de deux ans après le rachat de X, anciennement Twitter, les banques qui ont financé l'opération se trouvent dans une situation difficile. Le réseau social, racheté pour 44 milliards de dollars par Elon Musk, a vu sa valeur s'effondrer, rendant la dette contractée pour son acquisition quasi invendable.


Un rachat à haut risque pour les banques

En octobre 2022, Elon Musk finalisait l'acquisition de X pour un montant colossal de 44 milliards de dollars. Pour concrétiser cette transaction, le milliardaire sud-africain a dû emprunter 13 milliards de dollars auprès de sept grandes banques, dont Morgan Stanley, Bank of America et BNP Paribas. Cependant, cette opération s'est rapidement révélée être un cauchemar financier pour ces institutions.

Selon le Wall Street Journal, il s'agit de la pire opération de financement depuis la crise financière de 2008/2009. Dans un schéma habituel, les banques revendent rapidement la dette contractée lors d'une acquisition à d'autres investisseurs, récupérant ainsi des commissions substantielles. Mais le cas de X s'est avéré bien différent. 

La situation financière de la plateforme s'est détériorée au point que la dette associée ne trouve pas preneur sur le marché. Les établissements bancaires se voient donc contraints de conserver cette dette dans leurs bilans, une situation qui limite leur capacité à accorder d'autres prêts et menace leur stabilité financière.

En outre, la dette de X est restée « suspendue » plus longtemps que toute autre transaction similaire depuis la crise de 2009. Les banques n'ont toujours pas réussi à la revendre, ce qui alimente les spéculations sur une possible vente à perte. « À un certain moment, elles pourraient la vendre à perte », analyse Steven Kaplan, professeur de finances à l'Université de Chicago. « Mais avec Elon Musk, on ne sait jamais. Elles pourraient peut-être limiter la casse. »

Fuite des annonceurs et effondrement des revenus

La situation de X ne s'est pas améliorée depuis l'acquisition par Musk. Les décisions controversées du nouveau propriétaire, telles que les vagues de licenciements et la diminution de la modération des contenus, ont provoqué une fuite massive des annonceurs. Des marques majeures comme Coca-Cola et Apple ont retiré leurs publicités de la plateforme, une perte considérable sachant que les revenus publicitaires constituaient la principale source de revenus de X avant le rachat.

Malgré les efforts de Musk pour diversifier les revenus de la plateforme, notamment par le biais d'abonnements payants, les résultats sont loin d'être à la hauteur des attentes. D'après le New York Times, le réseau social n'a généré que 114 millions de dollars de chiffre d'affaires aux États-Unis au second trimestre 2024, marquant une baisse de 53 % par rapport à la même période en 2023.

Pour ne rien arranger, les audiences de la plateforme stagnent. Depuis l'arrivée de Musk, X n'a enregistré qu'une augmentation de 1,6 % de ses utilisateurs actifs quotidiens sur une année, bien en deçà des 15 % de croissance annuelle observés entre 2019 et 2022.

Cette situation préoccupante accentue la pression sur les banques, qui voient leur capacité à financer d'autres entreprises sérieusement limitée. Les régulateurs, échaudés par la récente faillite de Silicon Valley Bank, surveillent de près les niveaux d'endettement des institutions financières. Morgan Stanley et Bank of America, autrefois leaders du marché de l'investissement à effet de levier, ont depuis été éclipsées par JP Morgan et Goldman Sachs, qui n'ont pas participé au financement du rachat de X.

Face à cette situation, une solution pourrait être qu'Elon Musk rembourse une partie de la dette de X en échange d'une réduction des intérêts. Toutefois, le milliardaire n'a pas encore manifesté d'intérêt pour cette option. Les banques restent donc en attente, espérant que la situation se redresse, mais conscientes que le temps joue contre elles. La saga du rachat de X illustre les risques colossaux auxquels peuvent être exposées les grandes institutions financières lorsqu'elles s'engagent dans des opérations de cette envergure.




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