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La French Tech face à une vague de faillites





Le 2 Septembre 2024, par La rédaction

Le paysage de la French Tech, autrefois florissant, est aujourd'hui marqué par une série de faillites de start-up matures. Entre l'instabilité économique mondiale et une baisse des financements, 5,6% des pépites technologiques françaises ont mis la clé sous la porte depuis 2023.


L'écosystème de la French Tech frappé de plein fouet par la crise

Depuis 2023, la French Tech fait face à une crise sans précédent. En l'espace de 18 mois, 129 start-up matures ont cessé leur activité, selon une étude de la Banque de France, corroborée par des données recueillies par La Tribune. Ces chiffres alarmants, représentant 5,6% des start-up les plus matures, illustrent l'ampleur du phénomène. La cause principale est à chercher du côté de la crise mondiale du financement de la tech, déclenchée par la hausse des taux d'intérêt et exacerbée par l'instabilité économique actuelle.

Parmi les entreprises ayant fait faillite, on retrouve des noms bien connus de l'écosystème français, tels que la biotech Bioserenity, le service de scooters électriques Cityscoot, et Iziwork, spécialiste de l'intérim. Ces défaillances, qui se comptaient en dizaines chaque trimestre, pourraient marquer un record en 2024, si la tendance se maintient.

Cette crise est également liée à une contraction des levées de fonds, qui ont chuté de 38% en 2023 par rapport à l'année précédente. Maurice Oms, correspondant national start-up de la Banque de France, explique que les start-up les plus précaires, déjà en difficulté financière, ont été incapables de se refinancer dans ce contexte. « Les start-up ont subi avec un peu de décalage, à partir de mi-2023, le choc de financement observé dès 2022 », précise-t-il.

Parmi les secteurs les plus affectés, la santé arrive en tête, suivie de l'énergie, de l'environnement, de l'alimentation et du e-commerce. Si l'énergie et l'environnement ont encore attiré les investisseurs, les autres domaines ont subi de plein fouet la crise du financement. 70% des start-up qui ont fait faillite avaient levé des fonds dans les trois années précédentes.

Vers une stabilisation des défaillances ?

Cependant, malgré ce sombre tableau, la French Tech a démontré une certaine résilience. En 2023, le chiffre d'affaires des start-up analysées a atteint 24,6 milliards d'euros, soit une hausse de 18,6% par rapport à 2022. De plus, les capitaux propres des start-up ont augmenté de 9%, montrant une adaptation des entrepreneurs à cette nouvelle réalité économique.

Maurice Oms tempère les inquiétudes en notant que « la croissance du secteur s'est contractée, mais elle reste positive et surtout, bien plus dynamique que le reste de l'économie ». En effet, malgré les défis actuels, l'écosystème tech français continue de croître, bien que de manière plus modérée. Les 2.300 entreprises analysées par la Banque de France ont créé 8.100 emplois en 2023, contre 3.300 pertes liées aux faillites.

Alors que 2024 s'annonce comme une année record pour les faillites, Maurice Oms estime que le pic pourrait déjà être passé. Le deuxième trimestre 2024 a vu 24 faillites, en baisse par rapport au premier trimestre (29 faillites) et au dernier trimestre 2023 (34 faillites). Cette légère accalmie pourrait indiquer une stabilisation, bien que des incertitudes subsistent pour les prochains mois.




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