Journal de l'économie

Envoyer à un ami
Version imprimable

Aérospatiale : fusion possible en vue entre Airbus et Thales





Le 16 Juillet 2024, par François Lapierre

Les géants de l'aérospatiale, Airbus et Thales, envisagent sérieusement de regrouper leurs activités spatiales. Les deux groupes explorent plusieurs scénarios pour cette opération complexe. Cette initiative pourrait marquer un tournant significatif dans le secteur spatial européen.


Un nouvel horizon spatial

Les discussions actuelles entre Airbus et Thales, bien que discrètes, sont néanmoins sérieuses. Selon des sources proches du dossier ayant paré à Reuters, divers scénarios sont à l'étude. Cependant, la réussite de ces pourparlers dépend largement des exigences de la Commission européenne. 

L'aval de l'institution est crucial pour éviter les écueils antitrust, un obstacle majeur dans les précédentes tentatives de rapprochement. Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a souligné lors du Paris Air Forum que « les règles de la concurrence en Europe rendent difficiles la consolidation entre grands acteurs d'un même secteur ».

Cette prudence est partagée par Thales. En 2019, une opération similaire avait été abandonnée principalement en raison de ces contraintes réglementaires. Aujourd'hui, l'État pousse de nouveau pour une fusion, espérant ainsi mettre fin aux rivalités qui nuisent à l'industrie spatiale française. Le gouvernement Attal, récemment informé de ces discussions, semble favorable, notamment le ministère des Armées, lassé des querelles incessantes entre les deux entreprises.

La forme que pourrait prendre cette fusion reste encore floue. Plusieurs options sont sur la table : fusion complète, création d'une société commune, ou un regroupement par activités spécifiques. Un des scénarios pourrait s'inspirer du modèle MBDA, où Leonardo détient une part significative aux côtés d'Airbus et de BAE Systems.

Des défis chez Airbus et chez Thales

Un autre point à considérer est l'implication du groupe italien Leonardo, qui détient 33% de TAS. Avec une dynamique positive notamment dans les constellations et l'exploration spatiale, Leonardo pourrait jouer un rôle clé dans cette éventuelle réorganisation.

Le secteur spatial, et en particulier les constructeurs de satellites, traverse une période difficile. Airbus a enregistré des pertes significatives, avec une provision de 600 millions d'euros pour 2023, due à la révision de certains programmes spatiaux. En 2024, des provisions supplémentaires de 900 millions d'euros ont été nécessaires en raison de la mauvaise gestion de certains contrats. Guillaume Faury a toutefois précisé que « nous ne sommes pas dans un scénario A400M », en référence au programme militaire qui a accumulé des pertes colossales.

Thales Alenia Space a également connu une année difficile en 2023, avec une perte nette de 45 millions d'euros. Le PDG de Thales, Patrice Caine, a annoncé un plan drastique pour retrouver une profitabilité correcte de 7 % dans le domaine du spatial. Cette restructuration vise à redresser la filiale, dont le résultat opérationnel était à peine positif en 2023.

Malgré ces défis, les discussions entre Airbus et Thales représentent une lueur d'espoir pour le secteur spatial européen. Une collaboration renforcée pourrait permettre de surmonter les difficultés financières actuelles et de redynamiser les activités de télécommunications, de navigation et d'observation spatiale. Cette consolidation pourrait également renforcer la compétitivité de l'industrie spatiale européenne sur la scène mondiale.




Nouveau commentaire :
Twitter

Le JDE promeut la liberté d'expression, dans le respect des personnes et des opinions. La rédaction du JDE se réserve le droit de supprimer, sans préavis, tout commentaire à caractère insultant, diffamatoire, péremptoire, ou commercial.

France | International | Mémoire des familles, généalogie, héraldique | Entreprises | Management | Lifestyle | Blogs de la rédaction | Divers | Native Advertising | Juris | Art & Culture | Prospective | Immobilier, Achats et Ethique des affaires | Intelligence et sécurité économique - "Les carnets de Vauban"



Les entretiens du JDE

Les Arpents du Soleil: un vignoble normand dans la cour des grands

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "Il faut savoir prendre de la hauteur pour être réellement efficace dans des situations d’urgence"

Jean-Marie Baron : "Le fils du Gouverneur"

Les irrégularisables

Les régularisables

Aude de Kerros : "L'Art caché enfin dévoilé"

Robert Salmon : « Voyages insolites en contrées spirituelles »

Antoine Arjakovsky : "Pour sortir de la guerre"











Rss
Twitter
Facebook