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Boeing plaide coupable pour échapper à un procès





Le 9 Juillet 2024, par Aurélien Delacroix

Boeing a accepté de plaider coupable de fraude pénale dans le cadre des accidents mortels des 737 Max survenus en 2018 et 2019. Cet accord, qui inclut une amende de plus de 243 millions de dollars, permet à l'avionneur d'éviter un procès public, mais pourrait compromettre ses futurs contrats gouvernementaux.


Boeing admet sa culpabilité

Le constructeur aéronautique Boeing a accepté de plaider coupable de fraude pénale afin de régler un litige avec le département américain de la Justice (DOJ) lié aux deux accidents mortels des appareils 737 Max en 2018 et 2019. Un représentant du DOJ a confirmé que l'accord inclut une amende de 243,6 millions de dollars et doit encore être approuvé par un juge fédéral.

Cet accord intervient après que le DOJ a accusé Boeing de violer un précédent accord datant de 2021, qui protégeait l'entreprise de poursuites pénales en échange de réformes de ses pratiques de conformité. En acceptant de plaider coupable, Boeing pourrait voir ses capacités à obtenir de lucratifs contrats gouvernementaux, tels que ceux du Pentagone et de la NASA, compromises. Toutefois, la compagnie pourra demander des dérogations pour continuer à concourir pour ces contrats.

Un porte-parole de Boeing a déclaré que l'entreprise est « parvenue à un accord de principe » avec le DOJ, soulignant que cet accord permettrait à Boeing d'éviter un procès public, qui aurait pu mettre en lumière des décisions internes controversées prises avant les accidents.

Un accord pour tourner la page

L'accord de plaidoyer permet à Boeing de tenter de tourner la page sur cette crise majeure alors que l'entreprise se prépare à accueillir un nouveau directeur général en 2024. Cette résolution intervient alors que Boeing cherche à obtenir l'approbation des régulateurs pour le rachat de son fournisseur, Spirit AeroSystems.

Les accidents des 737 Max de Lion Air en Indonésie et d'Ethiopian Airlines en Éthiopie, qui ont fait 346 morts, ont gravement terni la réputation de Boeing et entraîné des pertes financières considérables. Les crashs ont mis en évidence des problèmes de sécurité dans la conception et la certification des avions, provoquant un examen minutieux des pratiques de l'entreprise.

En mai dernier, le DOJ avait conclu que Boeing n'avait pas respecté l'accord de 2021, connu sous le nom de Deferred Prosecution Agreement (DPA), qui exigeait des améliorations dans le programme de conformité et d'éthique de l'entreprise. Des sources proches du dossier ont déclaré que Boeing disposait d'un délai pour accepter ou rejeter la proposition du DOJ de plaider coupable.

Les familles des victimes des accidents des 737 Max ont exprimé leur profonde déception face à l'accord conclu entre Boeing et le DOJ. Robert A. Clifford, un avocat représentant ces familles, a déclaré : « Beaucoup plus de preuves ont été présentées au cours des cinq dernières années, démontrant que la culture de Boeing, qui privilégie les profits à la sécurité, n'a pas changé. Cet accord de plaidoyer ne fait que renforcer cet objectif d'entreprise biaisé. »



Tags : boeing, justice

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