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Des eaux contaminées auraient rapporté 3 milliards d'euros à Nestlé





Le 22 Juillet 2024, par La rédaction

Nestlé Waters est au cœur d'un scandale majeur après des révélations sur l'utilisation de techniques de purification interdites depuis plusieurs décennies. Un rapport de la DGCCRF indique que ces pratiques illégales concernent plusieurs marques du géant suisse et pourraient représenter une fraude de plus de 3 milliards d'euros.


Nestlé sous le feu des projecteurs pour de mauvaises raisons

Nestlé Waters, filiale du groupe Nestlé, est sous le feu des projecteurs suite aux investigations de Médiapart, qui révèlent que l'entreprise aurait utilisé des techniques de purification interdites depuis 2005, voire 1993 pour certaines d'entre elles. Le rapport d'enquête, issu de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), mentionne les marques Contrex, Hépar et Vittel comme étant principalement concernées par ces pratiques illégales. Ces traitements étaient motivés par des contaminations bactériennes récurrentes des sources d'eau.

Le rapport souligne que l’achat d’appareils à UV en 2005 et l’utilisation de filtres non autorisés depuis au moins 2010 ont permis à Nestlé de contourner les réglementations sanitaires françaises. Ces méthodes, non conformes à la législation, auraient permis à l’entreprise d’engranger plus de 3 milliards d'euros en vendant ces eaux comme des eaux minérales naturelles.

Face à ces révélations, Nestlé Waters France a réagi en contestant les calculs et les chiffres avancés par Médiapart. La multinationale a souligné avoir contacté les autorités en 2021 pour régulariser la situation et affirme avoir cessé l’utilisation des traitements en question. Cependant, les contrôles effectués entre janvier 2020 et mars 2022 ont révélé la présence de pathogènes et de bactéries au-dessus des limites légales dans plusieurs sources d’eau, certains niveaux étant supérieurs de 85 % à la norme autorisée.

Les preuves accablantes de la DGCCRF

Nestlé justifie la présence de ces bactéries par le changement climatique, lequel serait responsable de la diminution des nappes d'eau et des contaminations des sols versants. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges a également expliqué que ces appareils étaient utilisés pour pallier des dérives microbiologiques des captages.

Le groupe Nestlé est actuellement visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Épinal pour tromperie. Cette enquête fait suite à une plainte déposée par l’ONG de défense des consommateurs Foodwatch. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a estimé en 2022 que près de 30 % des marques d’eau conditionnées en France subissaient des traitements non conformes aux réglementations, bien que ces pratiques soient souvent délibérément dissimulées.

Foodwatch a récemment appelé à une avancée de la justice pénale dans ce dossier, s’étonnant que l’affaire soit toujours au stade de l’enquête préliminaire malgré les preuves accablantes dévoilées par le rapport de la DGCCRF. L'ONG insiste sur la nécessité de sanctions sévères pour dissuader de telles fraudes à l'avenir.

En attendant les résultats de l'enquête, les consommateurs restent dans l'incertitude quant à la qualité des eaux minérales vendues sous les marques Contrex, Hépar et Vittel. Cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l’image de Nestlé et sur la confiance des consommateurs envers les produits du groupe.




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