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Interdiction des voitures thermiques en 2035 : le patron de Renault veut plus de flexibilité





Le 23 Juillet 2024, par La rédaction

Le patron de Renault, Luca de Meo, exprime ses doutes sur la faisabilité de l'interdiction des voitures thermiques à partir de 2035. Tout en soulignant l'importance de la transition vers l'électrique, il plaide pour une approche plus flexible et adaptée à la réalité du marché automobile.


Objectif 2035 : une cible difficile à atteindre

Dans une interview accordée aux Echos, Luca de Meo, directeur général de Renault, a fait part de ses réserves quant à l'objectif de l'Union européenne d'interdire la vente de voitures thermiques neuves d'ici 2035. Selon lui, cette échéance est « compliquée » à respecter et nécessite « un peu plus de souplesse dans le calendrier ». Il avait déjà exprimé des opinions similaires en février et en juin derniers, indiquant que l'objectif de 2035 pourrait être trop ambitieux et qu'un report à 2040 serait plus raisonnable.

Luca De Meo s'appuie sur les chiffres actuels du marché pour étayer ses propos. Il rappelle que les véhicules électriques (VE) ne représentent actuellement que 10 % des parts de marché, et il estime que passer à 100 % en seulement douze ans est un défi majeur. « Nous ne sommes pas encore sur la bonne trajectoire pour arriver à 100 % de voitures électriques en 2035 », affirme-t-il. Il met en garde contre l'abandon de cet objectif, considérant que ce serait une « grave erreur stratégique », mais il insiste sur la nécessité d'adapter le rythme de cette transition.

Des investissements et des progrès nécessaires pour Renault

Le dirigeant souligne que l'industrie automobile a déjà investi des dizaines de milliards d'euros dans la transition vers l'électrique. Abandonner ces investissements serait une perte énorme. « La question c'est celle du rythme », explique-t-il, insistant sur le fait que la majorité des pays n'ont pas encore atteint les 7 % de parts de marché pour les véhicules électriques. Il appelle à une progression synchronisée de l'ensemble de l'écosystème pour garantir une transition réussie.

Il ajoute que l'électrification de l'automobile fait partie du progrès, mais elle ne doit pas être la seule voie explorée. « La voiture électrique n'est qu'une des solutions », dit-il, suggérant que la décarbonation du secteur automobile devrait également passer par la rénovation du parc automobile existant et par une diversification des types de carburants. Pour lui, il serait « plus judicieux d'accélérer en même temps la rénovation du parc » tout en explorant des alternatives en matière de carburants.

Luca De Meo plaide pour une approche équilibrée et flexible face aux défis de la décarbonation. Il estime que se concentrer uniquement sur les véhicules électriques ne suffira pas à atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone dans les délais impartis. « À la roulette, on ne peut pas miser tout sur une couleur », illustre-t-il, appelant à diversifier les stratégies pour inclure d'autres types de carburants et des solutions intermédiaires.




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