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L’État cible EDF avec une nouvelle taxe





Le 12 Septembre 2024, par La rédaction

Une nouvelle taxe sur les énergéticiens, visant principalement EDF, pourrait générer jusqu’à 3 milliards d’euros pour l’État. Alors que les prix de l’électricité sont en baisse et que les investissements dans le nucléaire s’intensifient, cette mesure inquiète les acteurs du secteur, notamment EDF, qui s’apprête à faire face à des choix stratégiques délicats.


Une taxe centrée sur EDF et ses capacités nucléaires

Depuis plusieurs mois, le gouvernement français planche sur une nouvelle taxe visant à renflouer les caisses de l’État. Conçue à l’origine pour taxer les superprofits des énergéticiens, la mesure s’est peu à peu concentrée sur les capacités installées en France, épargnant toutefois les énergies renouvelables telles que l’éolien et le photovoltaïque. La taxe, qui pourrait toucher toutes les centrales dépassant 260 mégawatts, vise directement EDF, principal producteur d’électricité en France.

Avec ses 57 réacteurs nucléaires et de nombreuses centrales hydroélectriques, EDF contrôle près de 80 % des capacités de production du pays. Cette domination le place en première ligne face à cette nouvelle charge fiscale. Le groupe estime que cette taxe pourrait lui coûter environ 3 milliards d’euros, alors que certaines sources au sein de l’administration évoquent un montant légèrement inférieur, de l’ordre de 2 milliards. Malgré ces divergences, une chose est claire : EDF sera fortement impacté par cette mesure.

Engie et TotalEnergies, bien que possédant d'importantes centrales au gaz en France, devraient être moins touchés. Cependant, eux aussi s’opposent à cette taxe, la qualifiant de « schizophrène ». Un acteur du secteur rappelle que ces centrales bénéficient de subventions pour assurer l'approvisionnement en électricité durant l’hiver, critiquant une mesure qui pourrait décourager les investissements dans des infrastructures indispensables au réseau.

Au futur gouvernement de trancher

La nouvelle taxe arrive à un moment critique pour EDF, qui doit faire face à plusieurs défis financiers. Le groupe est déjà confronté à la baisse des prix de l’électricité sur les marchés et à une réduction des aides pour la rénovation énergétique, ce qui pèse sur certaines de ses activités. Pour maintenir son parc nucléaire et lancer la construction de nouveaux réacteurs EPR2, EDF prévoit d’investir environ 15 milliards d’euros par an, avec l’objectif de passer à 20 milliards d'ici quelques années. Rien que pour 2024, l’énergéticien a déjà budgété 3 milliards d’euros supplémentaires pour le lancement des EPR2.

La perspective de cette nouvelle taxe soulève des craintes quant à la capacité du groupe à poursuivre ses investissements. Des choix douloureux pourraient être nécessaires, notamment sur l’entretien de ses centrales ou le financement de nouveaux projets. Pour tenter d’éviter cette taxe, EDF a proposé au gouvernement de reprendre le paiement de son dividende à l’État, une suggestion qui, pour l’heure, n’a pas convaincu.

Alors que la question de cette taxe continue d’alimenter les débats, c’est au prochain gouvernement de trancher. Le ministre de l’Économie sortant, Bruno Le Maire, a récemment insisté sur la nécessité de prendre rapidement des mesures pour générer de nouvelles recettes fiscales. Il préconise l’adoption rapide d’une loi de finances rectificative, incluant notamment la taxation des rachats d’actions et une contribution sur la rente inframarginale des énergéticiens.




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