Le gendarme de la concurrence se penche sur le marché des influenceurs

Depuis la fin des années 2000, le marketing d'influence a évolué en une activité économique majeure, régulée en partie par la loi influenceur adoptée il y a un an. L’Autorité de la concurrence souhaite examiner de près cette industrie florissante en lançant une consultation publique. Cette consultation, ouverte jusqu'au 15 septembre, invite toutes les parties prenantes, y compris les créateurs de contenu, les plateformes de partage, les agences de créateurs, les sponsors et les annonceurs, à partager leurs expériences et leurs points de vue.

« La création de contenu vidéo a connu, depuis la fin des années 2000, un essor considérable (…) et s’est structurée et professionnalisée », constate l’Autorité. Elle souligne également que l'accès à la rémunération via la monétisation des vidéos ou les partenariats commerciaux a transformé cette activité en une véritable activité économique. Ce processus de consultation vise à évaluer le pouvoir de négociation de chacune des parties impliquées dans cet écosystème complexe.

L’Autorité de la concurrence rendra son avis en 2025, après avoir analysé les données recueillies lors de la consultation publique. Cette enquête se concentre particulièrement sur la manière dont les créateurs de contenu, souvent dépendants des algorithmes des plateformes pour leur visibilité et leur rémunération, interagissent avec les autres acteurs du marché.

Les avis de l’Autorité de la concurrence ne sont pas contraignants, mais ils fournissent des recommandations importantes pour améliorer le fonctionnement concurrentiel des marchés concernés. Récemment, l'Autorité a rendu des avis sur le marché du cloud, des bornes de recharge pour véhicules électriques et de l'intelligence artificielle générative. Le marché des influenceurs est désormais au centre de son attention, une étape cruciale pour comprendre les nouvelles dynamiques économiques de cette industrie.

L'objectif de cette démarche est de garantir une concurrence équitable et de permettre une meilleure régulation du secteur. Les créateurs de contenu, en quête de visibilité et de revenus, bénéficieraient ainsi d'un environnement plus transparent et équilibré, tandis que les agences et les plateformes pourraient se voir encadrées par des recommandations visant à favoriser une concurrence saine.

Cette initiative du gendarme de la concurrence marque un tournant important dans la régulation du secteur de la création de contenu vidéo en ligne en France. En analysant les relations entre les différents acteurs et en consultant publiquement toutes les parties prenantes, l’Autorité espère rendre un avis qui contribuera à une meilleure compréhension et à une régulation plus juste de ce marché en pleine expansion.