La grève plane au dessus de Boeing

Mercredi dernier, les machinistes de Boeing dans la région de Seattle ont montré leur détermination à obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération. Le syndicat IAM-District 751, représentant une grande partie des employés de Boeing, a annoncé que 99,9 % des votants ont approuvé le principe d'une grève si les négociations salariales de septembre échouaient. Bien que le nombre exact de votants n'ait pas été révélé, le meeting s'est tenu au T-Mobile Park, pouvant accueillir près de 48.000 personnes, et a rassemblé entre 20.000 et 25.000 participants.

Jon Holden, président du District 751, a galvanisé la foule en déclarant : « Êtes-vous prêts à faire grève pour obtenir les améliorations que vous méritez ? Je sais que vous l'êtes ! Nous nous y préparons depuis dix ans. » Il a également critiqué les dirigeants de Boeing pour avoir mis en danger la qualité et la sécurité des avions en supprimant des postes et des procédures essentielles. Des slogans comme « Un vote oui est notre force » et « Nous voulons nos retraites maintenant » étaient brandis par les manifestants.

Le syndicat réclame une augmentation salariale substantielle, d'au moins 40 % sur trois ans, ainsi que de meilleurs avantages sociaux et la sécurité de l'emploi. Jon Holden a expliqué que les salaires des machinistes n'avaient connu que quatre hausses de 1 % au cours des huit dernières années, malgré une inflation significative. Le patron de Boeing, Dave Calhoun, a promis une augmentation, sans en préciser les détails, lors de son audition devant une commission d'enquête du Sénat en juin.

La question de la sécurité de l'emploi est également cruciale pour le syndicat, qui insiste pour que le prochain avion de Boeing, prévu pour 2035, soit fabriqué dans la région de Seattle. Cela garantirait, selon Jon Holden, des emplois pour les cinquante prochaines années. Cependant, les négociations entre le syndicat et Boeing sont au point mort depuis plusieurs semaines, et la perspective d'une grève devient de plus en plus probable.

Boeing n'est pas seulement confronté à des tensions internes avec ses employés, mais également à des problèmes de production et de qualité de ses avions commerciaux. La semaine dernière, la FAA a exigé l'inspection immédiate de plus de 2.600 avions de la famille des 737 aux États-Unis en raison de problèmes d'attache des générateurs d'oxygène. 

De plus, les négociations avec le gouvernement américain sur les conditions du plaider coupable de Boeing dans l'affaire des crashes des 737 MAX 8 en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts, se prolongent. Un accord de principe prévoit une amende supplémentaire de 243,6 millions de dollars et un investissement minimum de 455 millions dans des programmes de conformité et de sécurité.

Le syndicat IAM-District 751 envisage également de demander un siège au conseil d'administration de Boeing pour avoir une influence directe sur les décisions stratégiques de l'entreprise. Le groupe aéronautique traverse une période difficile, accumulant les problèmes qui pourraient mener à une grève majeure en septembre si les négociations salariales n'aboutissent pas à un accord satisfaisant pour les machinistes.