Passe Rail : un succès mitigé pour les jeunes voyageurs

Cet été, le passe rail, promu par Emmanuel Macron, a permis aux jeunes de 16 à 27 ans de voyager de manière illimitée sur les trains TER et Intercités pour seulement 49 euros par mois. Disponible entre le 1er juillet et le 31 août, cette initiative avait pour ambition de toucher un large public et de promouvoir l’utilisation du train parmi les jeunes. Toutefois, malgré un nombre important de ventes, 235.000 abonnements écoulés, les résultats sont loin des 700.000 espérés par l'exécutif.

Si Régions de France, l'institution représentant les régions, se félicite du bon usage de ces abonnements – chaque passe rail ayant été utilisé entre huit et neuf fois en moyenne –, elle nuance cependant l'enthousiasme initial. Selon elle, il est encore difficile de déterminer combien de jeunes ont réellement profité de cette offre et, surtout, combien ont été incités à utiliser plus fréquemment le train.

Les défis n’ont pas manqué : le passe rail, conçu comme une mesure pour démocratiser l'accès au train, a montré des limites dans sa mise en œuvre. Notamment, l’absence des TGV de l'offre a suscité des mécontentements, les jeunes devant parfois payer pour certains trajets non couverts par leur abonnement. Par ailleurs, l’affichage des tarifs sur les plateformes de vente a semé la confusion, en raison de l’information jugée peu lisible. Ces imprécisions ont parfois conduit à des surprises désagréables pour les usagers.

En dépit des obstacles rencontrés, les 2,4 millions de billets gratuits émis grâce au passe rail témoignent d’un engouement certain. Pourtant, en comparant ces chiffres aux 1,3 million de voyages quotidiens effectués en moyenne sur les TER, dont un tiers par des jeunes, le bilan semble moins impressionnant qu'espéré.

Le gouvernement, par la voix du ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, a salué cette première tentative, tout en soulignant la nécessité de ne pas oublier les jeunes dans les politiques de transport. Cependant, plusieurs régions, initialement réticentes à parrainer l’initiative, restent prudentes quant à la pérennité de l'offre.

La mesure, qui a coûté 15 millions d’euros, financée en grande partie par l’État, a également mis en lumière des questions plus larges, notamment celle de la réservation obligatoire dans certains TER, un point critiqué par des associations européennes d’usagers. Le collectif #enTrain, farouchement opposé à cette obligation, considère qu’elle constitue une « contrainte inutile » et pourrait dissuader de nombreux voyageurs.

Alors que l'été touche à sa fin, l'avenir du passe rail demeure incertain. Aucune décision n’a encore été prise quant à sa reconduction l’été prochain, ni à un éventuel élargissement de la tranche d’âge concernée. Pour l'heure, les régions prévoient de mener des enquêtes qualitatives afin de mieux comprendre l'impact de cette mesure sur les habitudes de voyage des jeunes. Le premier bilan, attendu d'ici fin septembre, pourrait orienter les futures décisions concernant cette initiative.