Fin d'une époque : Peugeot et DS tirent un trait sur les berlines traditionnelles

Les berlines familiales connaissent depuis quelques années un déclin notable en Europe. Ce segment autrefois prisé, qui comprenait des modèles tels que les Citroën C5, Renault Talisman, ou encore Ford Mondeo, est aujourd'hui en voie de disparition. Le retrait progressif de ces modèles au profit des SUV illustre un changement profond dans les préférences des consommateurs. Les SUV, jugés plus polyvalents et imposants, ont réussi à séduire une clientèle en quête de nouveauté et de modernité.

Parmi les derniers bastions de ce segment en déclin, la Peugeot 508 et la DS 9 représentaient une alternative plus élégante et efficiente aux modèles concurrents. Cependant, Peugeot vient d’annoncer la fin de la production de la 508 d’ici à la fin de l’année 2024. Ce modèle, pourtant restylé en février 2023, n'a pas su rivaliser avec les perspectives de vente des SUV 3008 et 5008, devenus les fers de lance de la marque. DS Automobiles, de son côté, met également un terme à la production de sa DS 9, une berline de luxe qui n’a jamais réussi à s'imposer sur le marché.

Lancée en 2020, la DS 9 avait pour ambition de s’imposer comme le symbole du luxe à la française, capable de rivaliser avec les géants allemands tels que BMW, Mercedes et Audi. Pourtant, les chiffres de vente révèlent un échec commercial cuisant. En 2023, seulement 1.360 exemplaires ont été vendus à travers le monde, dont 329 en Chine, 325 en France, et 123 en Belgique. Ces résultats sont loin des attentes, surtout pour un modèle destiné en priorité au marché chinois, où il est fabriqué.

Les raisons de cet échec sont multiples. D'une part, le marché des grandes berlines est en pleine régression, les SUV étant largement privilégiés, même parmi les marques premium. D'autre part, DS Automobiles souffre d'un déficit d'image sur de nombreux marchés, malgré ses efforts pour s’imposer comme une marque de luxe indépendante depuis 2014. Ce manque de compétitivité se manifeste notamment sous le capot : la DS 9 est équipée de moteurs quatre-cylindres 1.6, jugés trop modestes par rapport à ses concurrents directs. En outre, son prix, perçu comme trop élevé, a également freiné son adoption.

La disparition des Peugeot 508 et DS 9 marque ainsi la fin d'une époque pour l'automobile française. Elle souligne également l'incapacité des marques traditionnelles à s'adapter aux nouvelles tendances du marché, dominé désormais par les SUV. Alors que les consommateurs continuent de plébisciter ces véhicules plus imposants, les berlines traditionnelles semblent définitivement reléguées au passé.