L'IA fait exploser le bilan carbone de Google

Le géant de la recherche en ligne, Google, a révélé une augmentation de 13 % de ses émissions de CO2 en 2023 par rapport à l'année précédente, atteignant un total de 14,3 millions de tonnes équivalent CO2. Cette hausse marquée est principalement attribuée à la montée en puissance de l'intelligence artificielle (IA) et aux besoins énergétiques croissants qu'elle implique. Comme l'a noté Google dans son rapport environnemental publié le 2 juillet, « ce résultat est principalement dû à la croissance de la consommation électrique de nos centres de données et aux émissions liées à nos fournisseurs ».

Les centres de données, qui représentent environ un quart des émissions totales de Google, ont vu leur consommation d'énergie augmenter de 37 % en un an. La majorité des émissions restantes proviennent des fournisseurs de l'entreprise, dont les émissions ont crû de 8 %. La demande énergétique pour entraîner et faire fonctionner les modèles d'IA générative, capables de créer des textes et des images, est en grande partie responsable de cette tendance. En effet, une requête sur un assistant d'IA comme ChatGPT consomme environ dix fois plus d'énergie qu'une requête sur un moteur de recherche classique.

Google, tout comme ses concurrents dans le secteur du cloud, tels que Microsoft et Amazon, est contraint de créer de nouvelles capacités dans ses centres de données pour répondre à la demande croissante en IA. Ces expansions génèrent des émissions indirectes liées à la production des puces informatiques nécessaires et à la construction des infrastructures. Malgré cela, Google maintient son engagement à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2030. Microsoft et Amazon poursuivent également des objectifs climatiques ambitieux, visant respectivement un bilan carbone négatif d'ici 2030 et une réduction significative de leurs émissions d'ici 2040.

Cependant, les progrès de l'IA risquent de compromettre ces objectifs. En 2023, Microsoft a annoncé une augmentation de 29 % de ses émissions de CO2 par rapport à 2020, malgré un investissement massif de plus de 15 milliards de dollars dans des infrastructures d'IA à travers le monde. De plus, les entreprises du secteur mettent en avant leurs efforts pour réduire le gaspillage d'eau et investir dans des technologies de captage et de stockage du CO2. « À mesure que nous intégrons davantage l’intelligence artificielle dans nos produits, réduire nos émissions peut s’avérer difficile en raison des besoins croissants en énergie », explique Google.

Bien que les géants de la technologie investissent massivement dans des solutions pour minimiser leur impact environnemental, la montée en puissance de l'IA représente un défi considérable. La consommation accrue d'énergie et les émissions associées aux nouvelles infrastructures nécessaires pour supporter cette technologie compromettent les efforts de réduction des émissions.

Néanmoins, les entreprises assurent que les avancées en IA peuvent aussi jouer un rôle crucial dans l'optimisation de la consommation énergétique et la recherche de nouvelles solutions pour lutter contre le réchauffement climatique. Google, Microsoft, et Amazon continuent d'explorer et de développer des initiatives pour utiliser l'IA dans la gestion de l'énergie et la réduction des émissions, avec l'espoir que ces technologies contribueront à un avenir plus durable.