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Pékin saisit l'OMC après les surtaxes sur les véhicules électriques en Europe





Le 13 Août 2024, par Aurélien Delacroix

La Chine a décidé de porter plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) suite à la décision de l'Union européenne d'imposer des surtaxes sur les importations de véhicules électriques chinois. Ce différend pourrait avoir des répercussions importantes sur les relations commerciales entre les deux puissances, alors que l'Europe tente de protéger son industrie automobile face à une concurrence chinoise de plus en plus redoutable.


Une saisine de l'OMC qui marque un tournant

Vendredi dernier, la Chine a officiellement saisi le mécanisme de règlement des différends de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après que l'Union européenne a annoncé en juillet l'imposition de droits de douane supplémentaires provisoires, pouvant atteindre jusqu'à 38 %, sur les importations de véhicules électriques chinois. 

Ces produits, qui étaient jusqu'alors soumis à une taxe de 10 % à leur entrée sur le marché européen, se voient donc lourdement pénalisés par cette nouvelle décision de Bruxelles. La mesure est perçue par Pékin comme une violation flagrante des règles de l'OMC, incitant le ministère chinois du Commerce à exhorter l'UE à « corriger immédiatement ses mauvaises pratiques ».

Du côté de Genève, le porte-parole de l'OMC, Ismaila Dieng, a confirmé la réception de la demande de consultations déposée par la Chine. Ces consultations, première étape du processus de règlement des différends, dureront au minimum 60 jours. Si aucune solution amiable n'est trouvée durant cette période, la Chine pourrait alors demander la constitution d'un panel de l'OMC pour trancher le litige.

Vers une escalade ou un compromis sur les voitures électriques

La décision de l'Union européenne intervient dans un contexte de lutte acharnée pour préserver son industrie automobile, secteur stratégique qui emploie 14,6 millions de personnes à travers le continent. Consciente de la menace que représentent les véhicules électriques chinois, particulièrement compétitifs, Bruxelles justifie ces surtaxes comme une mesure nécessaire pour protéger ses entreprises. L'objectif est clair : ralentir l'afflux des véhicules chinois sur le marché européen tout en évitant une confrontation commerciale directe avec Pékin, son deuxième partenaire économique.

Cependant, cette initiative de l'UE ne fait pas l'unanimité au sein des États membres. Si la France et l'Espagne soutiennent l'imposition de sanctions pour contrer l'influence croissante de la Chine, l'Allemagne, très liée économiquement à Pékin, ainsi que la Suède et la Hongrie, expriment des réserves, redoutant des représailles économiques.

La Chine, désormais leader mondial de l'exportation automobile, a fortement investi dans les technologies liées aux véhicules électriques, notamment les batteries. Ces efforts ont porté leurs fruits, puisque les véhicules hybrides et électriques ont représenté plus de la moitié des ventes d'automobiles en Chine en juillet dernier. Sur le marché européen, les marques chinoises connaissent également une progression rapide, passant de moins de 2 % des parts de marché des voitures électriques en 2021 à près de 8 % fin 2023.




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